Tohu-Bohu

Tohu-Bohu
« Dans un commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Et la terre était tohu-bohu » (Genèse 1,1-2a).
Force est de constater que la terre sur laquelle nous vivons est toujours tohu-bohu. L’actualité de notre temps nous donne le vertige devant tant de désordres sans formes et à l’écoute de l’avalanche de discours qui résonnent dans le vide.
La guerre, sans arrêts et sous tant de latitudes, l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis en parallèle avec l’autocratie de Poutine à l’Est, le désordre gouvernemental en France au décor de fin de règne, le monde paysan au bord de l’insurrection, la surexploitation de la Terre qui mène à bien des catastrophes et des angoisses, les classes moyennes toujours plus précaires ; et quand en plus de cela des problèmes personnels viennent noircir nos journées, alors vraiment nous nageons en plein désordre, en plein tohu-bohu. Aucune solution ne semble émerger, aucune alternative ne peut nous donner de l’espérance pour l’avenir, un certain fatalisme est tombé sur nos épaules.
Ce serait oublier le début du verset qui est aussi le début de la Bible : « Dans un commencement, Dieu créa le ciel et la terre ». Dieu crée « dans un commencement » comme le dit littéralement l’hébreu et non pas « au commencement » comme nous le traduisons fréquemment. L’action de Dieu n’est pas passée, révolue, fixée dans une lointaine époque. La main de Dieu agit toujours dans chaque commencement.
Noël est un commencement. Pour en parler, l’évangile de Jean ne s’y trompe pas et reprend l’expression : « Dans un commencement était la Parole ». Ce que propose Dieu à l’humanité, c’est de repartir à nouveau, de toujours recommencer. Non pas que nous, humains, nous recommencions, mais que Lui, le créateur, suscite du nouveau.
Le Christ est venu pour nous apporter un commencement. Par la foi, osons vivre chaque jour comme un commencement, comme une résurrection de notre humanité, comme la promesse d’une aube nouvelle sur la terre.
Bon Noël à toutes et tous !
Pierre-Adrien Dumas