Le Seigneur n’est pas dans le feu

Depuis de nombreuses années, la colère couve sous les braises de la peur. Les Français se déchirent, les communautés s’arque-boutent sur des dogmatismes excluants. Quant à la parole politique, elle n'est que brouhaha, vent tempétueux et feu dévorant.

Le Seigneur n’était pas dans le feu…

     Depuis de nombreuses années, la colère couve sous les braises de la peur. Les Français se déchirent, les communautés s’arque-boutent sur des dogmatismes excluants. Quant à la parole politique, elle n’est que brouhaha, vent tempétueux et feu dévorant. Ce qui devait arriver s’est produit : un certain nombre de nos concitoyens et parmi eux, de nos frères et sœurs, se sont jetés dans les bras de la colère et de la peur.

    Mais faut-il chercher une solution à nos problèmes dans le feu et dans la peur ?

      Dans le premier livre des Rois, le prophète Élie s’enfuit dans la montagne car il est un opposant politique de la reine Jézabel et de son époux Achab. Dans sa grotte, une voix l’interpelle : « Que fais-tu ici, Élie ? ». Invité à reconnaître la présence de Dieu dans sa vie, voici qu’une tempête écrase les rochers, puis qu’un tremblement de terre survient suivi d’un feu. Mais le Seigneur n’est ni dans la tempête, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu. Le Seigneur est présent dans un souffle ténu. Notre vocation de croyants et particulièrement de chrétiens n’est pas de nous livrer à la peur et aux prêcheurs de division.        

      Notre vocation est de nous laisser porter par ce souffle ténu qui nous conduit à prêcher la confiance et la fraternité.

     Nous n’avons alors qu’une chose à annoncer au monde : notre Dieu ne démontre pas sa force par le chaos, mais dans le Christ mort et ressuscité. Si nous mettons notre confiance dans ce Dieu qui nous a donné son Fils unique, si nous croyons que Jésus a vaincu la mort au matin de Pâques, alors nous n’avons plus le droit d’avoir peur.

   Notre confiance dans ce Dieu de vie et d’amour nous engage à vivre dans un monde réconcilié où la peur n’a jamais le dernier mot, où l’autre n’est pas un ennemi (quelles que soient son histoire ou son identité), où la fraternité et l’amour ne sont pas seulement des idéaux mais une réalité.

    Cet été, nous sommes appelés aux urnes et ce vote sera historique. Accomplissons notre devoir démocratique en ayant la conviction que Christ est ressuscité ! Alors nous ne céderons pas au chaos et à la peur mais nous pourrons construire ensemble une société juste qui regarde vers l’avenir avec espérance et non pas vers le passé avec nostalgie.

                                                                             Pierre–Adrien Dumas

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